D’après une nouvelle étude réalisée conjointement par plusieurs scientifiques français, la Terre s’achemine vers un réchauffement climatique « plus important en 2100 » que ce qui était anticipé jusqu’à présent.
Réalisée par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et Météo-France, la nouvelle étude devra servir à alimenter le sixième rapport d’évaluation qui sera publié par le Groupe intergouvernemental d’experts de l’ONU sur l’évolution du climat (GIEC) en 2021.
L’étude a résulté sur deux nouvelles projections climatiques dressant le portrait de l’évolution des concentrations de gaz à effet de serre et des aérosols dans l’atmosphère, en fonction des contextes socio-économiques d’un territoire donné.
D’après les scientifiques, ces projections « ouvrent pour la première fois de nouvelles possibilités d’analyse à l’échelle régionale et un cadre plus cohérent pour étudier les liens climat-environnement et les impacts du changement climatique« .
Ainsi, si l’accord de référence au niveau international sur le changement climatique – l’accord de Paris signé en 2015 – vise à limiter la hausse des températures mondiales à 2°C d’ici 2100 par rapport au niveau préindustriel, les scénarios présentés par la nouvelle étude s’avèrent assez pessimistes quant à la faisabilité de cet objectif.
Un seul des scénarios dessinés par l’étude, basé sur les objectifs de réduction des émissions les plus ambitieux, permet « tout juste » de limiter l’augmentation des températures à 2°C d’ici 2100. Dans ce scénario, les scientifiques considèrent « une diminution immédiate des émissions de CO2 jusqu’à atteindre la neutralité carbone à l’échelle de la planète vers 2060, ainsi qu’une captation de CO2 atmosphérique de l’ordre de 10 à 15 milliards de tonnes par an en 2100″. Ce scénario implique aussi une « forte coopération internationale« .
A l’inverse, dans le scénario le plus pessimiste, qui prévoit une croissance économique rapide avec l’utilisation d’énergies fossiles, les températures moyennes mondiales augmentent de 6,5 à 7°C d’ici 2100. Lors de son dernier rapport en 2012, le pire scénario dressé par le GIEC anticipait une augmentation des températures de 5°C à la même échéance.
« La température moyenne de la planète à la fin du siècle dépend donc fortement des politiques climatiques qui seront mises en œuvre dès maintenant et tout au long du 21e siècle » concluent les scientifiques français.
Parallèlement, les chercheurs anticipent une disparition complète de la banquise Arctique en fin d’été dès 2080 si les émissions de gaz à effet de serre restent élevées. Les canicules seront également plus fréquentes en Europe de l’ouest et en France.
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