Le monde doit changer sa façon de manger pour éviter l’insécurité alimentaire

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La façon dont le monde gère la terre, produit et mange sa nourriture doit changer pour réduire le réchauffement climatique sinon la sécurité alimentaire, la santé et la biodiversité seront menacés, d’après un rapport de l’ONU sur les effets du changement climatique publié jeudi.

Le rapport indique que la croissance de la population mondiale et les changements de ses modèles de consommation ont causé des taux sans précédent d’utilisation des sols et de l’eau. Il appelle à faire de gros changements dans les habitudes de culture alimentaire et de consommation, mais ne promeut pas explicitement le végétarisme.

Des changements alimentaires, y compris en mangeant plus de végétaux et des produits animaliers plus durables, pourraient libérer des millions de km² de sols d’ici 2050 et réduire potentiellement les émissions de dioxyde de carbone de 0,7 à 8,0 gigatonnes par an. Le rapport a été publié par le Groupe Intergouvernemental d’experts des Nations Unies sur l’Évolution du Climat (GIEC).

« Le fait de remettre l’action à plus tard… pourrait avoir des impacts irréversibles sur certains écosystèmes, qui à plus long terme ont le potentiel de conduire à des émissions supplémentaires substantielles en provenance des écosystèmes qui accélèreraient le réchauffement climatique » détaille le rapport.

Le GIEC s’est réuni pour finaliser son rapport cette semaine à Genève en Suisse, rapport qui devrait aider à guider les gouvernements lors des discussions au Chili visant à définir des moyens concrets de mettre en œuvre l’Accord de Paris sur le climat et d’éviter un changement climatique catastrophique.

Dans un rapport de près de 60 pages à destination des législateurs, le GIEC a déclaré que depuis la période pré-industrielle, les températures à la surface de la terre avaient déjà augmenté de 1,53°C – soit deux fois plus que la température moyenne mondiale (0,87°C).

Un tel réchauffement a causé plus de canicules, de sécheresses et des précipitations importantes, ainsi qu’une dégradation des sols et la désertification.

La consommation humaine affecte directement plus de 70% de la surface terrestre mondiale dépourvue de glace, et l’agriculture représente 70% de la consommation d’eau potable.

L’agriculture, la sylviculture, et d’autres activités d’utilisation des sols représentaient 23% des émissions mondiales nettes totales de gaz à effet de serre au cours de la période 2007-2016. Lorsque les activités pré et post-production dans le système alimentaire sont incluses, ce chiffre passe à 37%.

« C’est une tempête parfaite. Des sols limités, une population humaine en pleine expansion, et tout cela recouvert d’une couverture suffocante d’urgence climatique » a déclaré Dave Reay, professeur de gestion du carbone à l’Université d’Edinbourg.

L’an dernier, dans le premier rapport spécial du GIEC, le groupe avait prévenu que pour maintenir l’augmentation des températures de la Terre à 1,5°C par rapport au niveau préindustriel, contre les 2°C définis par l’Accord de Paris, il faudrait mettre en place des changements rapides.

Le dernier rapport a aussi prévenu qu’il y aurait davantage de perturbations dans la chaîne alimentaire mondiale alors que les phénomènes climatiques extrêmes deviennent plus fréquents à cause du changement climatique.

Il projette une augmentation médiane de 7,6% des prix des céréales d’ici 2050, conduisant à des prix de l’alimentation plus élevés et à un risque accru d’insécurité alimentaire et de famine.

Les changements des modèles de consommation ont déjà contribué au surpoids ou à l’obésité de deux milliards d’adultes dans le monde tandis que près de 281 millions de personnes sont toujours sous-alimentées.

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