Une vingtaine de maires ont interdit le glyphosate dans leurs communes, défiant le gouvernement, qui en retour a saisi la justice pour imposer une législation nationale permettant l’usage du pesticide controversé.
En 2017, le président Emmanuel Macron a promis d’interdire le glyphosate en France d’ici trois ans, rejetant une décision de l’Union Européenne pour étendre son utilisation pendant cinq ans après un débat houleux visant à déterminer si le glyphosate développé par Monsanto
En 2017, le président Emmanuel Macron s’était engagé à interdire le glyphosate en France d’ici trois ans, rejetant la décision de l’Union européenne de prolonger son utilisation de cinq ans après un débat houleux sur la question de savoir si le glyphosate développé par Monsanto pouvait causer le cancer. Mais Macron a depuis déclaré qu’une interdiction générale n’était pas possible dans ce délai.
Bayer, producteur de Monsanto, a déclaré que le glyphosate était sans danger.
Jeudi, le tribunal administratif de Rennes a entendu le Maire de Langouet, en Bretagne, qui a interdit l’utilisation des pesticides dans sa ville à une distance de 150 mètres des maisons et des commerces.
Le Maire Daniel Cueff a déclaré au tribunal, qui devrait prendre sa décision la semaine prochaine, que l’interdiction visait à protéger les habitants des molécules considérées comme un risque pour la santé.
Près de 300 personnes ont assisté à l’audience et près de 100 000 personnes ont signé une pétition pour soutenir l’interdiction du maire Cueff.
Un avocat a fait valoir que les maires n’ont pas le pouvoir d’interdire les produits phytosanitaires, qui sont réglementés par le ministère de l’Agriculture.
Le ministère a refusé de commenter cette affirmation mais le ministre de l’agriculture Didier Guillaume a déclaré en janvier que la France abandonnerait 80% de son usage de glyphosate d’ici 2021.
Les syndicats agricoles se sont opposés à l’interdiction, en disant qu’ils n’ont pas d’alternatives viables à ce produit chimique et qu’une transition vers une agriculture biologique est trop coûteuse.
Permettre au maire de renverser l’État à propos du glyphosate « serait un retour aux barons locaux et au règne des seigneurs sur leurs serfs » a déclaré Cédric Henry, président du syndicat breton des agriculteurs FDSEA-35.
Dans le cadre de la législation actuelle, l’utilisation du glyphosate ne doit pas se faire à moins de cinq mètres des habitations. Le syndicat des cultivateurs de blé, AGPB, a déclaré dans un communiqué que l’extension de la zone de non-traitement impliquerait de retirer des milliers d’hectares de terres de la production.
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