L’Agence pour la Protection Environnementale (EPA) des Etats-Unis a déclaré mardi que le glyphosate, un produit chimique entrant dans la composition d’un certain nombre de pesticides, n’était pas un cancérigène, en contradiction avec les résultats de plusieurs tribunaux dans le monde qui ont établi un lien entre la substance et des cas de cancers.

L’annonce de l’EPA réaffirme ses déclarations précédentes concernant la sécurité du glyphosate, l’ingrédient principal du Roundup de Bayer/Monsanto. Le groupe est attaqué en justice par des milliers d’utilisateurs du Roundup qui accusent le produit de leur avoir donné le cancer.

« L’EPA continue de penser qu’il n’y a pas de risques pour la santé publique quand le glyphosate est utilisé comme indiqué sur son étiquette, et que le glyphosate n’est pas un cancérigène » a déclaré l’agence.

Les agriculteurs pulvérisent le glyphosate, l’herbicide le plus fréquemment utilisé en agriculture aux Etats-Unis, sur les champs de soja et d’autres cultures. Le Roundup est aussi utilisé sur les pelouses, les terrains de golf et dans les jardins des particuliers.

L’EPA avait par le passé trouvé des risques écologiques liés au produit et avait proposé de nouvelles mesures pour protéger l’environnement de l’utilisation du glyphosate par les agriculteurs.

Si Bayer se réjouit de cette annonce, d’aucuns critiquent les résultats publiés par l’EPA. « Malheureusement, les américains ne peuvent pas croire l’évaluation de la sécurité du glyphosate publiée par l’EPA » a déclaré Nathan Donley, un scientifique du groupe environnement Centre pour la Diversité Biologique.

Monsanto a développé le Roundup comme le premier herbicide à base de glyphosate mais son produit n’est plus protégé par un brevet de nombreuses autres versions sont disponibles. Bayer a acheté Monsanto l’année dernière pour 63 milliards de dollars.

En 2015, l’Organisation Mondiale de la Santé a déclaré que le glyphosate « était probablement cancérigène pour l’homme » en contradiction avec les déclarations de l’EPA depuis 2017.

En février, les analystes de l’agence pour la santé du Brésil, Anvisa, avaient aussi déterminé que l’herbicide n’était pas responsable des cas de cancer mais avait recommandé de limiter l’exposition humaine au produit.

Dans le premier procès du Roundup aux États-Unis, un homme de Californie avait remporté 289 millions de dollars en août 2018 après qu’un jury ait décidé que l’herbicide avait bien causé son cancer. Cette indemnisation avait ensuite été revue à la baisse (78 millions de dollars) et fait l’objet d’un appel par Bayer.