Le monde est en bonne voie de manquer « sa meilleure chance » d’empêcher un changement climatique dramatique en s’assurant que les émissions de gaz à effet de serre atteignent un pic en 2020, d’après ce que des chercheurs ont déclaré mardi. Même alors que la Terre est en proie à des super tempêtes, des sécheresses et des inondations aggravées par l’augmentation du niveau des mers, et que les émissions de gaz à effet de serre continuent à augmenter au niveau mondial, une analyse réalisée par l’Institut des Ressources Mondiales (WRI) montre que les efforts actuels faits pour limiter l’augmentation des températures ne sont pas suffisants.

En 2017, des experts ont identifié six éléments clés que le monde doit réaliser d’ici 2020 si l’objectif de l’accord de Paris visant à limiter l’augmentation des températures à 1,5°C veut avoir une chance d’être tenu. Ces éléments comprennent des changements radicaux sur la façon dont nous obtenons notre électricité et sur la façon dont les biens et services sont distribués dans le monde.

L’objectif primordial parmi ces éléments est l’abandon immédiat et progressif des énergies fossiles, y compris un arrêt total de la construction de nouvelles centrales électriques à charbon d’ici deux ans, ainsi que la fin des subventions aux énergies « sales ». Le WRI a indiqué mardi que la réalisation de ces objectifs à horizon 2020 était la « meilleure chance » pour la Terre de respecter les accords de Paris.

Certains progrès ont été réalisés dans les énergies renouvelables et les financements écologiques, mais les évolutions ont été jugées « insuffisantes » dans de nombreux secteurs.

« Un élément positif pour l’énergie c’est la progression des énergies renouvelables » a déclaré Helen Mountfort, vice-présidente du WRI pour le changement climatique et l’économie.

Les énergies renouvelables telles que l’éolien et le solaire représentent désormais près de 25% de la production totale d’électricité dans le monde, pas très loin de l’objectif des 30% pour 2020. Mais le monde reste largement à la traîne en ce qui concerne l’abandon progressif des énergies fossiles.

Bien que le rythme d’expansion des centrales au charbon ait diminué, le monde enregistre toujours un gain net de capacité de production d’électricité à base de charbon. Plus de 28 gigawatts de production électrique au charbon ont été retirés du réseau l’an dernier mais 65 gigawatts ont été ajoutés.

Les scientifiques s’accordent à dire que pour que la Terre évite les conséquences directes et les plus dramatiques du changement climatique, les émissions doivent atteindre un pic d’ici 2020 et diminuer ensuite.