Les océans se réchauffent plus rapidement que ce qui avait été estimé précédemment, et un nouveau record de température a été battu en 2018 dans une tendance qui nuit à la vie marine, d’après ce que des scientifiques ont déclaré jeudi. De nouvelles mesures, réalisées par un réseau international de 3900 bateaux déployés dans les océans depuis 2000, montrent un réchauffement plus important depuis 1971 que ce qui avait été estimé dans la dernière évaluation de l’ONU sur le changement climatique en 2013.

Et ces mesures montrent « que le réchauffement des océans s’accélère » ont écrit les auteurs de l’étude dans le journal Science, sur les eaux des océans à 2000 mètres de profondeur. Les émissions de gaz à effet de serre réchauffent l’atmosphère, selon la grande majorité des scientifiques climatiques, et une grande partie de cette chaleur est absorbée par les océans. Qui en retour oblige les poissons à fuir vers des eaux plus froides.

« Le réchauffement climatique est là, et a déjà des conséquences majeures. Il n’y a pas de doute, aucun !  » ont écrit les auteurs dans un communiqué.

Près de 200 pays prévoient d’abandonner progressivement les énergies fossiles au cours du siècle dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat visant à limiter le réchauffement climatique. Le Président américain Donald Trump, qui veut promouvoir les énergies fossiles américaines, a annoncé le retrait des États-Unis de l’accord d’ici 2020.

Les dernières données qui devraient être publiées officiellement la semaine prochaine montreront que « 2018 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée pour les océans du monde, dépassant 2017 » a déclaré l’auteur principal de l’étude, Lijing Cheng, de l’Institut de Physique Atmosphérique de l’Académie Chinoise des Sciences. Il a déclaré que les records de température des océans sont battus presque chaque année depuis 2000.

Dans l’ensemble, les températures dans l’océan à près de 2000 mètres de profondeur ont augmenté d’environ 0,1°C par rapport à la période 1971-2010. L’évaluation de l’ONU publiée en 2013 prévoyait des taux plus lents de réchauffement mais ne donnait pas de chiffre comparable.

Une autre étude, publiée lundi par le Service Copernicus pour le Changement Climatique de l’Union Européenne, a indiqué que 2018 était la quatrième année la plus chaude en termes de températures mondiales à la surface.

Les températures des océans sont moins influencées par les variations annuelles de la météo. Il peut falloir plus de 1000 ans pour que les températures des profondeurs des océans s’adaptent aux changements à la surface.