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Des sources de pollution à l’ammoniac découvertes grâce à l’imagerie satellite : l’élevage intensif pointé du doigt

Des chercheurs ont détecté depuis l’espace plus de 200 sources d’ammoniac, dont les deux-tiers n’avaient jamais été identifiés auparavant. Ces sources sont essentiellement des sites d’élevage intensif de bétail et d’activité industrielle, d’après ce qu’a déclaré une équipe du CNRS (Centre National pour la Recherche Scientifique) et l’Université Libre de Bruxelles qui ont dirigé l’étude publiée dans le journal Nature.

Émis par les déjections des animaux ainsi que par les engrais azotés utilisés pour fertiliser les cultures, l’ammoniac atmosphérique se transforme en fines particules qui dégradent la qualité de l’air que nous respirons. Il est effectivement à l’origine de la formation des particules fins PM2,5, considérées comme les plus néfastes pour la santé humaine dans la mesure où elles pénètrent dans les voies respiratoires. Par ailleurs, une quantité excessive d’ammoniac dans l’environnement contribue à l’acidification et à l’eutrophisation (richesse excessive de nutriments dans les cours d’eau) des écosystèmes et au changement climatique.

Cependant, les processus régulant les concentrations de ce gaz sont encore peu compris, notamment à l’échelle locale, d’après ce qu’indiquent les chercheurs.

En utilisant des données quotidiennes sur les taux d’ammoniac enregistrés par les interféromètres sur une période de presque dix ans, les chercheurs ont produit une carte de la distribution atmosphérique mondiale de l’ammoniac dont la résolution est de l’ordre du km².

En combinant leur carte avec des images satellites, ils ont découvert et catégorisé 241 points sources d’émissions d’ammoniac (NH3) humaines – dont 83 liées à l’élevage intensif et 158 à l’activité industrielle – ainsi que 178 zones d’émissions plus larges.

En plus de dévoiler ces nouvelles sources d’émissions d’ammoniac pas encore répertoriées, l’étude a aussi montré que les taux d’émissions des sources déjà identifiées étaient largement sous-estimés. En observant les changements des données dans le temps, l’équipe a aussi pu associer l’évolution des activités humaines associées comme le lancement ou la fermeture de complexes industriels ou l’extension d’infrastructures liées à l’élevage intensif.

Sandra Besson

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