Suite à l’annonce par la Commission Européenne de sa « nouvelle stratégie » pour la réduction de l’exposition aux perturbateurs endocriniens, le ministère de la Transition écologique français a exhorté la Commission à « renforcer » cette stratégie tout en l’appelant à en « préciser le calendrier de mise en œuvre ».
La nouvelle stratégie de la Commission européenne vise à « réduire le plus possible notre exposition globale aux perturbateurs endocriniens, en accordant une attention particulière aux expositions subies au cours de périodes importantes du développement comme la grossesse ou la puberté« . Elle propose ainsi une évaluation des législations et réglementations relatives aux perturbateurs endocriniens afin d’évaluer leur efficacité. La Commission européenne s’est aussi engagée à promouvoir la recherche sur le sujet et à organiser un forum annuel pour réunir toutes les parties concernées.
Pour le nouveau ministre de l’environnement François de Rugy et son ministère, si cette nouvelle stratégie constitue une avancée, elle nécessite néanmoins d’être renforcée et d’être dotée d’un calendrier détaillé. D’après un communiqué, la France juge nécessaire de « s’assurer d’une prise en compte homogène de ces substances dans l’ensemble des législations européennes pertinentes et de couvrir tous les modes et voies d’exposition via les emballages, les jouets, les cosmétiques…. La France souligne en particulier le cas de la réglementation relative aux cosmétiques, dont la révision devait intervenir avant le 11 janvier 2015 pour prendre en compte les substances présentant des propriétés perturbant le système endocrinien« .
François de Rugy, ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire a déclaré : « Nous ne pouvons que nous féliciter de la prise de conscience croissante des Français face aux risques présentés par les perturbateurs endocriniens. L’adoption de cette première stratégie européenne est un signe important que ces préoccupations sont entendues. Il faut maintenant agir et la France continuera d’être force de propositions pour s’assurer que la mise en œuvre de cette stratégie se traduira par des progrès concrets pour les citoyens européens. »
La France exhorte également à une révision « du mécanisme européen d’évaluation des substances chimiques afin que les agences d’évaluation européennes et nationales puissent renforcer l’indépendance des études menées sur les substances susceptibles d’être perturbatrices endocriniennes« .
De son côté, le groupe EDC-Free Europe, qui représente plus de 70 organisations de défense de l’environnement, de la santé ou des consommateurs au niveau européen, a regretté « l’absence de mesures spécifiques et de calendrier« . « Après presqu’une décennie d’inaction, la Commission européenne échoue encore à saisir l’opportunité d’améliorer de façon significative les vies de millions de citoyens de l’UE et à s’engager à boucher des failles évidentes dans la réglementation« , déclare Genon Jensen, porte-parole de la coalition.
Parallèlement, Michèle Rivasi, eurodéputée du groupe Les Verts, indique que la nouvelle stratégie « n’apporte pas de réponses aux dangers sanitaires spécifiques de ces substances qui ne répondent pas au schéma linéaire du dosage valable pour les substances toxiques classiques« .