Le mode de vie et de consommation de l’humanité pousse les écosystèmes de la planète vers leurs limites, menaçant les fondations même sur lesquelles repose l’économie mondiale, d’après le dernier rapport du WWF publié ce mardi 30 octobre. La population mondiale de poissons, d’oiseaux, de mammifères, d’amphibiens et de reptiles a en effet décliné en moyenne de 60% entre 1970 et 2014, les espèces d’eau douce étant celles les plus durement touchées, d’après le rapport du WWF baptisé « Planète Vivante 2018« .
« Nous ne pouvons pas construire un avenir prospère pour l’Europe et ses citoyens sur une planète vidée de ses ressources, c’est pourquoi les agendas économiques et environnementaux doivent converger si nous voulons construire une Europe durable pour tous » a déclaré Ester Asin, directeur du Bureau de Politique Européenne du WWF.
Le Rapport Planète Vivante s’est intéressé à 16 704 populations de 4005 espèces vertébrés depuis 1970. Les lacs, les cours d’eau et les zones humides souffrent le plus de la surexploitation et continuent à se détériorer à vitesse grand v, les espèces dépendant de ces environnement ayant enregistré un déclin de 83% depuis 1970. Bien qu’ils soient essentiels pour les hommes, la nature et les économies, ces écosystèmes subissent une pression croissante de la part de la pollution, du développement de barrages, et de la demande exponentielle en eau pour irriguer les fermes et alimenter les centrales hydroélectriques, d’après ce qu’a indiqué le WWF.
D’après le rapport, la déclin de la biodiversité est moyenne de 23 % et 31 % dans les zones néarctique (Amérique du Nord) et paléarctique (Europe, Nord de l’Afrique, Nord de l’Asie et Moyen-Orient), 56 % dans la région afrotropicale (Afrique subsaharienne), 64 % dans le bassin indo-pacifique (Inde, Indonésie et Australie), 89 % dans l’aire néotropicale (Amérique du Sud et Amérique centrale)
« Cette étude confirme que notre planète est en train de subir la sixième extinction de masse » indique Pascal Canfin, directeur général du WWF France. « Jamais la vie sauvage n’a décliné à un rythme aussi rapide. Si cette tendance se poursuit sur les prochaines décennies, le seuil de survie de certaines populations risque de ne plus être assuré. »
Le WWF exhorte l’Union Européenne à prôner la protection de la biodiversité dans ses secteurs économiques clés, y compris avec des politiques associées à l’agriculture, le développement des infrastructures, le climat et l’énergie.