La reconstruction du plus gros incinérateur de déchets de France à Ivry-sur-Seine fait polémique, alors qu’un rapport d’enquête a émis un avis favorable malgré l’opposition virulente de la population locale. Le centre de traitement des déchets d’Ivry sur Seine, qui a été construit en 1969 en faisant le plus ancien de France, est celui qui traite le plus de déchets au niveau national (700 000 tonnes de déchets incinérés chaque année) et fait l’objet d’un grand projet de transformation lancé en 2003 et à horizon 2027. Le projet prévoit de maintenir l’incinérateur actuellement en fonctionnement tout en construisant une nouvelle unité d’incinération sur les terrains encore disponibles sur le site.
La population locale s’est vigoureusement opposé au projet, étant déjà impactée par la pollution atmosphérique et les nuisances créées par l’incinérateur actuel.
Une enquête publique a été menée en mai et juin 2018 afin de déterminer la faisabilité du projet (déposé par le Syctom « Agence métropolitaine des déchets ménagers« ) et a suscité plus de 2000 observations. Si le rapport d’enquête reconnaît que le nouveau bâtiment sera « voyant » et « massif », il reste favorable au projet, et ne juge pas qu’il est surdimensionné « compte tenu des pratiques constatées et des prévisions en matière de tri des déchets à l’horizon de réalisation du projet« .
Plusieurs associations dont Zéro Waste France et le Collectif 3R dénoncent vivement le projet. Ainsi le Collectif 3R s’étonne que « le rapport passe […] sous silence le travail des associations […] et ignore la Loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015. […] la loi fixe bien des objectifs, qui doivent être déclinés par l’ensemble des collectivités locales en charge des déchets« . La loi de transition énergétique fixe des objectifs de recyclage de 55% à horizon 2025, ce qui rend incohérent le projet d’incinérateur d’après le Collectif 3R.