Plus d’un million de tonnes d’aliments pour animaux d’élevage pourraient être contaminés en Europe par des organismes génétiquement modifiés (OGM) récemment interdits sur le territoire, révèle un article du journal Le Monde ce vendredi. Citant un mémo des autorités sanitaires hollandaises, Le Monde indique que huit tonnes d’un additif de vitamine B2 produit par une souche génétiquement modifiée de la bactérie Bacillus subtilis ont été vendues en Pologne et aux Pays-Bas entre avril et juin de cette année.
L’additif, aussi appelé riboflavine (80%), est utilisé dans les aliments pour le bétail, les porcs et les volailles. La quantité de nourriture potentiellement contaminée pourrait représenter 800 000 à 1,6 million de tonnes, d’après l’article.
L’additif incriminé est produit par une entreprise chinoise Shandong et distribuée par le groupe hollandais Trouw Nutrition, propriétaire de Nutreco, le leader mondial de l’aliment pour animaux d’élevage. Près de 2500 kg de la substance ont déjà été utilisés en Pologne.
Ce rapport intervient deux mois après que la Commission Européenne ait retiré l’autorisation d’utilisation de cette vitamine OGM et ait demandé qu’elle soit retirée des ventes d’ici le 10 novembre. L’Autorité pour la Sécurité Alimentaire Européenne avait en effet déclaré qu’elle présentait un risque pour les animaux et les hommes. C’est le mode de production de cette vitamine qui est pointée du doigt, dans la mesure où elle résulte d’une manipulation génétique qui entraîne l’apparition de micro-organismes résistants aux antibiotiques.
Une porte-parole de la Commission Européenne a déclaré à l’AFP que le Système d’Alerte Rapide pour la Nourriture et l’Alimentation (RASFF) a été déclenché. Elle n’a cependant pas précisé quels pays étaient visés. Elle a en revanche souligné qu’il en allait de la responsabilité des membres de l’Union Européenne de « s’assurer que les produits interdits ne sont plus disponibles sur le marché ».