L’ampleur des coûts de santé liés à la pollution au diesel est encore peu connue. Malgré la couverture médiatique du scandale du Dieselgate ou encore la polémique qui entoure la montée des prix du diesel, peu d’actions ont été prises en Europe pour rectifier les dommages liés à l’excès d’émissions diesel dans le territoire. Bien que l’impact des émissions diesel sur l’environnement soit bien connu, on ignore souvent l’ampleur des impacts de cette pollution sur la santé.
Une étude indépendante, publiée par l’Alliance européenne pour la santé publique (EPHA), explore les coûts, les implications et les solutions à ce problème. Basée sur les éléments scientifiques les plus récents, l’étude estime le coût de la pollution atmosphérique en Europe et s’intéresse plus particulièrement au diesel. D’après les données publiées, le coût total de la pollution atmosphérique liée au trafic automobile dans l’Union Européenne en 2016 était de 66,7 milliards d’euros. La part des véhicules diesel dans ce coût représentait 83%. L’étude définit les coûts de santé comme toutes les dépenses liées à la prise en charge des maladies associées aux émissions polluantes rejetées par les pots d’échappement des véhicules. Les principales émissions concernées sont les oxydes d’azote (Nox) et les particules fines.
D’après l’étude, le coût total de la pollution atmosphérique routière (tant au niveau de la santé que pour d’autres aspects) était de 79,8 milliards d’euros en 2016, dont 75% sont attribuables au diesel. En effet, les principaux responsables de ces coûts sont les oxydes d’azote (Nox) rejetés par les moteurs diesel.
Les auteurs de l’étude soulignent que leurs résultats « établissent clairement qu’une stratégie politique ambitieuse pour réduire les émissions polluantes peut conduire à des économies annuelles de 9 à 12 milliards d’euros par an et potentiellement plus quand tous les impacts sur la santé de la pollution atmosphérique seront totalement compris« .