La France et ses 67 millions d’habitants sont entrés en confinement mardi, une mesure inédite en temps de paix, et le gouvernement a déclaré qu’il était prêt à nationaliser des grandes entreprises en difficulté du fait de la crise du coronavirus.
S’appuyant sur l’armée pour transporter les personnes gravement malades et fermant les frontières, le président Macron a expliqué lundi soir que les citoyens ne pourraient quitter leur domicile que pour faire des courses alimentaires de première nécessité, se rendre au travail s’ils ne peuvent pas faire de télétravail, se faire soigner ou faire de l’exercice physique à condition qu’ils soient seuls et que ce soit à proximité de leur domicile.
Pour sortir, il faudra se munir d’une attestation sur l’honneur, téléchargeable sur le site du gouvernement, dûment complétée pour chaque déplacement et indiquant le motif de ce dernier.
A Paris hier, la police patrouillait dans des boulevards presque déserts, arrêtant les véhicules et les piétons et contrôlant ces fameuses attestations. La consigne était surtout d’informer et non de sanctionner.
La France a suivi l’Italie et l’Espagne, qui avaient mis en place des mesures de confinement pour répondre à la pandémie. Le 17 mars à 19h30, la France recensait 7730 cas de COVID-19 dont 175 personnes décédées.
Le gouvernement a déployé plus de 100 000 membres des forces de l’ordre dans le pays pour faire appliquer les restrictions. Des sanctions seront mises en place (pour l’instant 38€ mais cette amende devrait passer à 135€ prochainement).
« Nous demandons aux Français de rester chez eux… Nous leur demandons fermement » a-t-il déclaré dans une interview pour France 2.
Quelques heures avant l’application du confinement, les parisiens se sont rués dans les gares ou sur les routes pour quitter la capitale et rejoindre les campagnes.
L’exode parisien fait craindre à beaucoup de provinciaux que les citadins n’amènent le virus avec eux et que cela accélère sa propagation.
Le ministre de l’économie Bruno Le Maire a déclaré que le gouvernement pourrait nationaliser les grandes entreprises que la crise va le plus durement impacter, notamment les compagnies aériennes.
Il a déclaré que la France mobiliserait 45 milliards d’euros en mesures d’urgence pour aider les entreprises à faire face à la situation.