Les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) provenant de la production d’énergie sont passées à 33 gigatonnes l’année dernière après deux années d’augmentation, et ce bien que l’économie mondiale ait connu une croissance, d’après ce qu’a déclaré l’Agence Internationale de l’Energie mardi.
La croissance des énergies renouvelables et le passage du charbon au gaz naturel a entraîné une diminution des émissions de dioxyde de carbone de la part des économies les plus avancées. Un temps plus doux dans plusieurs pays ainsi que la croissance économique plus lentes sur certains marchés émergents ont aussi contribué à cette diminution, d’après l’agence.
En fin d’année dernière, les experts climatiques internationaux ont prévenu que les températures mondiales pourraient augmenter rapidement au cours du siècle avec « des conséquences de grande ampleur et destructrices » après que les émissions de gaz à effet de serre aient atteint un nouveau niveau record en 2018.
Les gouvernements doivent cette année fixer des objectifs plus ambitieux de leurs réductions d’émissions dans le cadre de l’Accord de Paris 2015, un pacte climatique mondial visant à limiter le réchauffement climatique au cours du siècle.
« Nous avons désormais besoin de travailler dur pour s’assurer qu’on se rappellera que 2019 a été un pic définitif des émissions mondiales, et pas seulement une autre pause dans la croissance des émissions » a déclaré Fatih Birol, le directeur exécutif de l’AIE.
« Nous avons les technologies en matière d’énergie pour le faire, et nous devons toutes les utiliser » a-t-il déclaré.
La chute des émissions de CO2 dans les économies avancées a compensé la croissance partout ailleurs.
Les émissions de l’industrie de l’énergie dans les économies avancées a chuté à des niveaux enregistrés à la fin des années 1980, lorsque la demande en électricité était 30% moins importante qu’aujourd’hui.
La production d’énergie des centrales à charbon a chuté d’environ 15% l’an dernier à cause de la croissance des énergies renouvelables, de la transition vers le gaz, d’une augmentation de l’énergie nucléaire, et d’une demande en électricité plus importante.
Les émissions de l’Union Européenne ont chuté de 160 millions de tonnes ou de 5% l’an dernier par rapport à 2018, du fait d’une utilisation plus importante du gaz naturel et de l’éolien dans la production d’énergie.
Les États-Unis ont enregistré une chute de 140 millions de tonnes, ou 2,9% de leurs émissions par rapport à 2018, tandis qu’au Japon cette baisse était de 45 millions de tonnes.
Cependant, les émissions dans le reste du monde ont augmenté de près de 400 millions de tonnes en 2019, avec presque 80% de croissance provenant des pays en Asie où la production d’énergie à base de charbon continue à augmenter.
Les émissions de la Chine ont augmenté à un rythme moins soutenu que précédemment du fait d’une croissance économique plus lente et une production plus importante de sources d’électricité à faible émission comme le nucléaire et les énergies renouvelables.