Les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère ont battu des records en 2018

 » Les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère ont battu des records en 2018

Les gaz à effet de serre dans l’atmosphère ont atteint un nouveau record en 2018, dépassant l’augmentation moyenne annuelle de la dernière décennie et renforçant les phénomènes climatiques extrêmes de plus en plus fréquents, d’après ce qu’a déclaré l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) lundi.

Le Bulletin de Gaz à Effet de Serre de l’OMM est l’une des séries d’études à être publiées dans la perspective d’un sommet de l’ONU sur le changement climatique qui aura lieu à Madrid la semaine dernière et devrait y guider les discussions. Il mesure la concentration atmosphérique des gaz responsables du réchauffement climatique plutôt que leurs émissions.

« Il n’y a pas de signe de ralentissement, encore moins de déclin, des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère – malgré tous les engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris sur le Changement Climatique » a déclaré le Secrétaire Général de l’OMM Petteri Taalas.

« Cette tendance à long terme qui continue implique que les générations futures seront confrontées à ces impacts de plus en plus graves du changement climatique, y compris l’augmentation des températures, un climat plus extrême, un stress hydrique, l’augmentation du niveau des mers et la perturbation des écosystèmes marins et terrestres » indique un résumé du rapport.

La concentration du dioxyde de carbone, un produit de la combustion des carburants fossiles qui est le principal contributeur du réchauffement climatique, est passée de 405,5 parts par million en 2017 à 407,8 ppm en 2018, dépassant l’augmentation moyenne annuelle de 2,06 ppm enregistrée entre 2005 et 2015, d’après le rapport de l’OMM.

Le dioxyde de carbone reste dans l’atmosphère pendant des siècles, bloquant les tendances au réchauffement malgré toutes les politiques mises en place pour réduire les émissions dans le monde.

« Il faut rappeler que la dernière fois que la Terre a connu une concentration comparable de CO2, c’était il y a 3 à 5 millions d’années » indique Petteri Taalas.

L’augmentation annuelle du méthane – un gaz à effet de serre plus dangereux que le CO2 mais qui se dissipe plus rapidement – était la plus élevée depuis 1998.

Pour l’oxyde d’azote, qui contribue à abîmer la couche d’ozone dans l’atmosphère et expose les hommes à des rayons ultraviolets dangereux, il s’agit de la plus grande augmentation jamais enregistrée.

Interrogé à propos des discussions de Madrid, qui commencent le 2 décembre, Petteri Taalas a déclaré qu’il fallait être optimiste.

« La bonne nouvelle c’est que la visibilité sur ces questions est plus grande que jamais » a-t-il déclaré. « Donc personnellement, je suis plus optimiste que je ne l’étais il y a dix ans, mais bien sûr nous devons encore accélérer le processus« .

Le rapport annuel du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) sur le « fossé des émissions », qui devrait être publié ce mardi, évalue si les politiques de réduction des émissions des pays sont suffisantes pour atteindre les objectifs fixés visant à réduire le réchauffement climatique à 1,5 voire 2°C par rapport au niveau préindustriel.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.