Bayer s’excuse après la publication de la « liste secrète » de Monsanto

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Le géant de l’industrie chimique Bayer a promis d’ouvrir une enquête sur les allégations selon lesquelles le groupe aurait créé une liste de 200 journalistes et législateurs français critiques à l’égard de sa filiale américaine Monsanto. La France veut savoir si les données ont été collectées illégalement.

L’allemand Bayer, qui a acheté l’entreprise agrochimique Monsanto, a fait ses excuses dimanche suite à la divulgation de cette nouvelle selon laquelle Monsanto avait établi une liste des personnes qui critiquaient ses pratiques.

« Après une première analyse, nous comprenons qu’un tel projet inquiète et suscite la critique » a déclaré Bayer dans un communiqué. « Ce n’est pas comme ça que Bayer veut obtenir un dialogue avec les différents acteurs et la société, donc nous nous excusons« .

Le groupe a déclaré qu’il engagerait une société d’avocats pour mener une enquête externe sur la question.

Le procureur français a déclaré vendredi avoir ouvert une enquête après une plainte déposée par le journal Le Monde. Le quotidien français affirme que Monsanto a constitué un dossier de 200 noms, y compris des journalistes et des avocats critiques des pratiques et des produits de Monsanto, dans l’espoir d’influencer leur position sur les pesticides.

Le Monde accuse Monsanto d’avoir obtenu ces informations de manière illégale. Le parquet de Paris enquête sur la « collecte possible d’informations personnelles par des moyens frauduleux, injustes ou illicites« .

Le Monde et un de ses journalistes se sont plaints d’être sur la liste élaborée depuis 2016 et rendue publique par l’entreprise américaine de relations publiques FleishmanHillard.

Le nom de l’ancienne ministre de l’environnement Ségolène Royal figure aussi sur la liste. Elle a déclaré à Europe 1 : « C’est du lobbying très pervers, ça prouve que les enjeux financiers étaient très importants pour cette entreprise qui fabrique du glyphosate et vient d’être condamnée très lourdement par les tribunaux américains et certains tribunaux français« .

Monsanto fabrique notamment l’herbicide Roundup à base de glyphosate et très largement utilisé. D’après Monsanto et Bayer, le produit n’est pas cancérigène contrairement à ce qu’affirment de nombreux groupes et individus dans le monde.

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