Les principaux diplomates des États-Unis, de la Russie et d’autres pays qui bordent l’Arctique sont réunis en Finlande lundi pour discuter des politiques réglementant la région polaire, alors que les tensions sont de plus en plus importantes concernant la lutte contre le réchauffement climatique et l’accès aux ressources minérales.
Plusieurs pays se démènent pour revendiquer un territoire, ou comme la Chine pour accroître leur présence dans la région, alors que la fonte des glaces augmente les possibilités d’exploitation de réserves non explorées de pétrole et de gaz, ainsi que de grands gisements miniers de zinc, de fer et de terres rares.
La fonte des glaces impliquant aussi l’ouverture de voies de navigation Arctique plus rapides et économiques, le Pentagone a prévenu le 2 mai dernier des risques d’une occupation chinoise sous-marine en Arctique.
Cet avertissement a fait suite à une déclaration du Secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo – qui fera un discours au sommet du Conseil Arctique à Rovaniemi en Finlande le 6 mai prochain – rejetant le rôle que pourrait jouer la Chine dans la définition de la politique Arctique.
« Les États-Unis ont réalisé qu’ils ne pouvaient pas laisser les Russes et les Chinois façonner l’Arctique comme bon leur semble » a déclaré Niklas Granholm, directeur adjoint d’études pour l’Agence de Recherche sur la Défense de la Suède.
Le Conseil Arctique est composé de représentants des États-Unis, du Canada, de la Russie, de la Finlande, de la Norvège, du Danemark et d’Islande, les populations indigènes de la région étant également représentées.
La Chine a eu un statut d’observateur au Conseil depuis 2003 et est de plus en plus active dans la région depuis lors, publiant même un plan pour une « Route de la Soie Polaire » l’an dernier.
La Russie a rouvert des bases militaires qui avaient été fermées après la Guerre Froide et modernise sa Flotte du Nord déjà puissante. Suite à cela, les États-Unis ont reconstitué leur Deuxième Flotte, dont la zone de responsabilité influera le Pôle Nord.
Le Conseil Arctique n’est pas censé parler de sujets militaires, mais les participants se sont déjà disputés sur le sujet, les États-Unis ayant même refusé de signer la déclaration finale, étant en désaccord sur une formulation concernant le changement climatique.
Les températures à la surface en Arctique se réchauffent deux fois plus vite que dans le reste du monde, et l’océan pourrait être dépourvu de glace pendant l’été d’ici 25 ans, d’après certains chercheurs. Cela pourrait avoir un effet significatif sur la météo mondiale ainsi que sur les populations indigènes et les espèces sauvages de la région polaire.