Une maladie mortelle qui affecte les amphibiens s’est transformée en épidémie mondiale et a déjà fait disparaître 90 espèces, d’après les chiffres alarmants publiés par le biologiste américain Jonathan Kolby lors du Congrès international sur la santé de la faune aquatique à Santiago du Chili.
La maladie, quitridiomicosis, est causée par un champignon – Batrachochytrium dendrobatidis – qui attaque la peau des grenouilles, des crapauds et d’autres amphibiens.
Dans la mesure où les amphibiens utilisent leur peau pour respirer et réguler leur température corporelle, les dommages causés par la maladie conduisent souvent à l’arrêt cardiaque et à la mort.
Jonathan Kolby, co-auteur d’une étude publiée dans le journal Science en mars sur les effets dévastateurs de ce champignon, alerte sur ce qu’il considère être « le premier cas d’une épidémie mondiale pour une maladie de la faune. Actuellement, plus de 60 pays sont concernés, et c’est une partie du problème » a-t-il déclaré.
Au cours des cinq dernières années, cette maladies hautement contagieuse a déjà entraîné la disparition de près de 90 espèces, avec près de 500 espèces impactées au total.
La propagation rapide et mondiale du champignon est liée à l’absence de réglementation dans le domaine du commerce des animaux et au manque de surveillance dans les aéroports, facilitant l’entrée d’espèces sans aucun contrôle vétérinaire.
« Pour résoudre ce problème, nous devons nous concentrer sur la réglementation » a déclaré Jonathan Kolby, qui a travaillé sur cette étude aux côtés de 40 experts internationaux.
« La globalisation est bonne pour les hommes mais elle a des conséquences sur les animaux » a-t-il ajouté. Aux États-Unis, cinq millions d’amphibiens entrent dans le pays chaque année.
Actuellement, la maladie est la plus répandue en Amérique Latine et en Australie, le commerce avec l’Asie étant probablement responsable de cette propagation.
Les scientifiques pensent aussi qu’une mutation génétique du champignon pourrait l’avoir rendu plus dangereux.
Les amphibiens jouent un rôle majeur pour maintenir la qualité environnementale des milieux aquatiques. Ils se nourrissent aussi de moustiques, qui transportent des maladies humaines telles que la malaria et le virus Zika.