La colonisation de l’Amérique par les européens a eu un impact sur le climat

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Tandis que l’Europe en était encore aux premières heures de la Renaissance, il y avait des empires aux Amériques qui comptaient plus de 60 millions de personnes. Mais le premier contact avec les européens sur ce continent en 1492 a amené des maladies qui ont dévasté les populations indigènes, et l’effondrement de l’élevage qui a suivi a été si important qu’il a peut-être contribué à refroidir le climat mondial.

Le nombre de personnes vivant dans le Nord, le Centre et le Sud de l’Amérique lorsque Christophe Colomb est arrivé sur le continent est une donnée que les chercheurs tentent d’établir depuis des décennies. A l’inverse de l’Europe et de la Chine, aucun recensement de la taille des sociétés indigènes aux Amériques n’a été préservé avant 1942. Pour reconstruire ces effectifs de populations, les chercheurs se basent sur les premiers recensements effectués par les témoins européens et sur ceux des colons.

Si les premiers calculs ont sans doute surestimés la taille des communautés indigènes à l’arrivée des colons, les estimations publiées au début du 20ème siècle restent considérablement plus bas que ces premiers chiffrages, correspondant probablement aux maladies et aux massacres qui avaient eu lieu.

Une nouvelle étude publiée cette semaine permet de clarifier la taille des populations précolombiennes et leur impact sur l’environnement. En combinant toutes les estimations de populations publiées, les chercheurs ont calculé que la taille probable des populations indigènes était de 60 millions d’habitants en 1492. La population européenne de l’époque est estimée à 70-88 millions pour une superficie deux fois moins importante.

Cette population précolombienne pratiquait l’élevage et la culture agricole. L’étude montre qu’environ 62 millions d’hectares soit environ 10% de la masse terrestre des Amériques, ont été cultivés avant que Christophe Colomb n’atteigne le continent.  A titre de comparaison, l’Europe cultivait 23% de sa surface terrestre à la même époque.

La situation a donc changé à l’arrivée des européens. Ces derniers ont amené avec eux la variole, la rougeole, la grippe et la peste, qui ont eu des conséquences dévastatrices sur les populations indigènes. D’après les données de l’étude, près de 56 millions de personnes sont mortes entre 1492 et le début des années 1600, soit 90% des populations précolombiennes et environ 10% de la population mondiale à l’époque. Ce chiffre de 90% de mortalité est considérable et est supérieur à des épidémies similaires, y compris la Peste Noire en Europe. Cette tragédie a considérablement réduit le nombre de personnes qui s’occupaient des champs et des forêts. Ces environnements sont donc revenus à leur état naturel, absorbant le dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère. L’étendue de cette repousse de l’habitat naturel était tellement importante qu’elle a absorbé suffisamment de Co2 pour refroidir la planète.

Les températures plus basses ont provoqué des réactions dans le cycle du carbone qui ont éliminé encore plus de CO₂ de l’atmosphère, par exemple avec moins de CO₂ libéré par le sol. Cela explique la baisse de CO₂ observée en 1610 dans les carottes de glace de l’Antarctique, ce qui a permis de résoudre l’énigme du refroidissement bref de la planète dans les années 1600. Durant cette période, les hivers rigoureux et les étés froids ont provoqué des famines et des rébellions de l’Europe jusqu’au Japon.

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