Le bilan humain de l’effondrement d’un barrage au Brésil s’est encore alourdi mardi, affichant désormais 84 morts, alors que le géant de l’industrie minière Vale, propriétaire du barrage, a annoncé que la décision de démanteler des structures similaires aurait un impact considérable sur la production.
Les autorités brésiliennes ont intensifié leur enquête visant Vale, alors que cinq ingénieurs impliqués dans les licences d’exploitation et la dernière inspection du barrage ont été arrêtés sur ordre du parquet dans l’État de Minas Gerais, où la catastrophe s’est produite vendredi dans l’une des mines de l’entreprise.
Flavio Godinho, porte-parole de la Défense Civile à Minas Gerais, a déclaré que le nombre de victimes était passé de 65 à 84 tandis que 276 personnes sont toujours portées disparues.
L’entreprise a déclaré qu’elle gèlerait les opérations concernant dix barrages au Brésil pour démanteler des structures similaires à celle qui a provoqué la catastrophe de vendredi dernier – une décision qui réduira la production de minerai de fer de 10% soit 40 millions de tonnes.
L’effondrement du barrage à la mine de Vale près de la ville de Brumadinho a eu lieu trois ans après une catastrophe similaire dans un autre de ses sites situé dans la même région.
La rupture du barrage de 2015, près de Mariana, avait tué 19 personnes et causé l’une des pires catastrophes environnementales que le Brésil ait connue.
« S‘il y a vraiment eu de la négligence de la part de certaines personnes de l’entreprise, elles seront poursuivies en justice » a promis le vice-président du Brésil, Hamilton Mourao lundi.
La recherche de corps était encore en cours mardi, une équipe de soldats israéliens ayant rejoint les équipes brésiliennes, qui cherchent laborieusement depuis vendredi dernier dans la coulée de boue déversée par le barrage.
Des hommes creusent, souvent à la main, à des profondeurs pouvant aller jusqu’à 15 mètres pour découvrir les corps encastrés dans la boue.Avec une douzaine de kilomètres de boue à fouiller avec précaution, les opérations ont progressé lentement jusqu’à présent, réduisant à peine le nombre de personnes disparues. Aucun survivant n’a été retrouvé depuis samedi.
La toxicité de la boue relâchée n’est pas encore connue. Mais une communauté indigène vivant en aval de la catastrophe s’est plainte que les poissons dont elle dépend pour se nourrir sont en train de mourir.