Parus le 28 décembre dernier dans le Journal officiel de la France, deux arrêtés visent à limiter la pollution lumineuse pendant la nuit, une mesure félicitée par les ONG qui la considère néanmoins comme un « premier pas ». Un excès de lumière la nuit perturbe l’horloge biologique, ce qui peut avoir pour conséquence d’accroître le risque de cancer, de diabète et de dépression. Les plantes et les animaux y sont également sensibles. Par ailleurs, le spectacle d’un ciel étoilé est rendu impossible par ces nuisances lumineuses nocturnes.
Les deux nouveaux arrêtés pris par le gouvernement Macron limitent les plages horaires autorisées pour l’éclairage « le patrimoine et les parcs et jardins accessibles au public », qui devra être éteint « au plus tard à 1 heure du matin ou une heure après la fermeture du site« . Ces mesures n’entreront cependant en vigueur qu’à partir du 1er janvier 2021. Les parkings sont aussi concernés, l’éclairage « de ceux desservant un lieu ou une zone d’activité devront être éteints deux heures après la fin de l’activité, contre une heure pour les éclairages de chantiers en extérieur« .
Si une loi de 2010 prévoyait des mesures pour lutter contre la pollution lumineuse, aucun arrêté n’avait encore été pris pour faire appliquer cette loi. Le Conseil d’État avait relevé cette carence en mars 2018 et avait donné au gouvernement un délai de neuf mois pour agir en conséquence.
« On sait que la réduction de la durée d’éclairement en milieu de nuit est la première mesure, la plus simple, sans coût, qui rapporte immédiatement, en euros, en kw/h et en émission de pollution lumineuse« , a déclaré Anne-Marie Ducroux, présidente de l’ANPCEN (Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes) regrettant cependant que « rien » ne soit prévu pour l’éclairage public. « Notre point de vue est nuancé, mais on peut quand même se féliciter d’avoir une base parce qu’on a attendu sept ans » a-t-elle déclaré.
L’un des arrêtés fixe également de nouvelles normes techniques réglementant l’orientation des éclairages ainsi que les normes en lumen/m² et en kelvin afin de réduire l’intensité luminaire des éclairages.