Plus d’un quart des espèces de la faune sauvage sont menacées de disparition sur le territoire français. C’est le bilan alarmant dressé par l’édition 2018 des chiffres clés de la biodiversité publiée à l’initiative du ministère de la Transition écologique et de l’Agence française pour la biodiversité. « En l’état actuel des connaissances, 26 % des espèces évaluées présentent aujourd’hui un risque de disparition au niveau français. Ce risque est nettement plus élevé dans les outre-mer (40 %) par rapport à la métropole (22 %)« , indique le rapport.
Certaines espèces ont même d’ors et déjà disparues : c’est le cas de 3% des espèces étudiées par le rapport, tandis que 4% d’entre elles sont « en danger critique » et 6% « en danger« .
La situation des chauves-souris est particulièrement préoccupante, avec un déclin moyen de 38% de leurs effectifs enregistré entre 2006 et 2016. D’après le rapport, « l’évolution des effectifs de chauves-souris est (…) un bon indicateur du niveau de pression exercé par les activités humaines sur la biodiversité« , ces petits mammifères étant particulièrement sensibles à plusieurs facteurs tels que la destruction de leur habitat, la pollution lumineuse, les éoliennes, la raréfaction de leur régime alimentaire…
Autre type d’espèces suivies de près par les études statistiques du ministère de la Transition écologique : les populations d’oiseaux communs dits « spécialistes« , c’est-à-dire les oiseaux qui sont associés à un seul type d’habitat. On enregistre une diminution de 22% de ces populations entre 1989 et 2017 avec notamment une chute de 33% pour les oiseaux liés aux milieux agricoles et 30% pour ceux vivant dans les milieux dits bâtis. La dégradation des habitats et l’effondrement des populations d’insectes seraient les principaux responsables de ce déclin.
Le tableau n’est cependant pas tout noir. Certains mammifères ont en effet connu une évolution favorable et notamment le loup, le lynx et l’ours, dont la présence est en expansion spatiale sur le territoire français.