L’Union Européenne s’est mise d’accord lundi sur un objectif de réduction des émissions de dioxyde de carbone (CO2) des voitures de 37,5% d’ici dix ans, réglant enfin les divergences entre les pays fabricants d’automobiles et les législateurs défendant l’environnement. Le bloc des 28 nations est divisé depuis des mois sur la rigueur à adopter dans la détermination de cet objectif, dans le cadre de sa politique de réduction des émissions totales de gaz à effet de serre de 40% d’ici 2030.
L’Allemagne, qui a le secteur automobile le plus important de l’Union Européenne (représentant une valeur de 423 milliards d’euros en 2017), a prévenu que des objectifs élevés et la promotion des voitures électriques pourraient affecter son industrie et entraîner la suppression d’emplois.
Les représentants du Parlement Européen et des pays de l’Union Européenne ont finalement atteint un compromis lundi, après neuf heures de discussions, pour réduire les émissions des voitures de 37,5% et des utilitaires de 31% d’ici 2030 par rapport à 2021. Un accord a aussi été trouvé sur un objectif intermédiaire d’une réduction de 15% pour les voitures et les utilitaires d’ici 2025. « C’est un signal important dans notre lutte contre le changement climatique » a déclaré le président actuel de l’Union Européenne, la ministre de la durabilité de l’Autriche, Elisabeth Koestinger.
Mais l’organisation européenne Transport & Environment, qui regroupe une cinquantaine d’ONG actives dans le domaine du transport et de l’environnement, a exprimé sa déception devant cet accord qu’elle aurait aimé plus ambitieux. « L’Europe passe une vitesse dans la course pour fabriquer des voitures à zéro émission. La nouvelle loi implique que d’ici 2030, près d’un tiers des nouvelles voitures seront électriques ou à l’hydrogène » a déclaré Greg Archer, de l’organisation. « C’est un progrès mais ce n’est pas suffisant pour atteindre nos objectifs climatiques« .
Le compromis était plus strict que la proposition originale d’une réduction de 30% des émissions par rapport à 2021. L’Allemagne avait soutenu cet objectif mais la pression exercée par plusieurs pays dont les Pays-Bas et la France, ont permis de faire augmenter l’objectif à 35%. Le Parlement européen souhaitait 40%, ils ont coupé la poire en deux.