Les températures mondiales moyennes sont en bonne voie pour dépasser, et de loin, l’objectif fixé par l’Accord de Paris de 2015 en matière de limitation du réchauffement climatique, d’après ce qu’une étude a dévoilé mardi. Cependant, le bilan d’ici la fin du siècle pourrait être moins grave que prévu grâce aux efforts significatifs réalisés par certains pays pour lutter contre le changement climatique, nuance le rapport publié par le Climate Action Tracker (CAT), un consortium de trois groupes de recherche indépendants en Europe.
L’Accord de Paris vise à restreindre le réchauffement climatique à un seuil bien inférieur à 2°C par rapport au niveau préindustriel. Les représentants du monde entier sont réunis en Pologne pour la COP 24 du 2 au 14 décembre pour se mettre d’accord sur une feuille de route pour mettre en œuvre l’Accord qui entre en vigueur en 2020 et beaucoup craignent que cela ne soit pas suffisant pour limiter l’augmentation des températures.
Le rapport du CAT indique qu’il y a eu des progrès depuis 2015 mais que les politiques actuelles impliquent que la planète se dirige vers un réchauffement de 3°C. Il y a un an, le même rapport prévoyait une augmentation de 3,4°C et les chercheurs indiquent que si les gouvernements mettent en place les politiques promises, le réchauffement d’ici 2100 sera limité à 3°C.
Cependant, une augmentation de 3°C pourrait entraîner la disparition des récifs coralliens, des glaciers alpins, de la mer de glace Arctique, et même une fonte irréversible de la glace du Groenland, ce qui pourrait faire augmenter considérablement le niveau des mers, d’après les prévisions de l’ONU. Le Groupe Intergouvernemental d’experts sur l’Évolution du Climat (GIEC) de l’ONU a déclaré en Octobre qu’il était possible de maintenir l’objectif de 1,5°C mais que cela nécessiterait des changements sans précédent et rapides des comportements humains.
Depuis que l’Accord de Paris a été conclu, des pays comme l’Argentine, le Canada, le Chili et l’Inde, ainsi que l’Union Européenne se dirigent dans la bonne direction pour réduire leurs émissions, souligne le rapport. Mais des pays comme les États-Unis, l’Australie, le Brésil, l’Indonésie, la Russie et les Émirats Arabes Unis n’ont fait aucun progrès voire ont régressé dans leurs politiques climatiques.