Les jeunes filles qui sont exposées avant la naissance à des substances chimiques que l’on trouve généralement dans le dentifrice, le maquillage, le savon et d’autres produits cosmétiques, pourraient atteindre la puberté de manière plus précoce que les jeunes filles qui ne sont pas exposées à ces produits, d’après ce que suggère une étude réalisée par l’Université de Berkeley en Californie et publiée dans la revue Human Reproduction.
De nombreuses substances chimiques ont été associées à la puberté précoce dans les études réalisées sur des animaux, y compris les phtalates, qui sont souvent présents dans les parfums, les savons et les shampoings ; les parabens, utilisés comme conservateurs dans les cosmétiques ; et les phénols, d’après ce qu’expliquent les chercheurs dans leur article. Bien que l’on pense que ces substances interfèrent avec les hormones et le moment de la puberté, peu d’études se sont penchées sur leur impact sur les enfants.
Pour leur étude, les chercheurs ont suivi 338 enfants de la naissance à l’adolescence. Ils ont testé l’urine de leurs mères pendant la grossesse et les ont interrogé pour savoir leur exposition potentielle à des substances chimiques, puis ils ont testé l’urine des enfants pour connaître l’exposition chimique à 9 ans et ont examiné les enfants pour déceler des signes de développement de la puberté tous les neuf mois entre 9 et 13 ans.
Plus de 90% des échantillons d’urine ont montré des concentrations élevées de toutes les substances chimiques pouvant potentiellement altérer les hormones, à l’exception du triclosan (un type de phénol), qui n’a été retrouvé « que » dans 73% des échantillons d’urine des mères et dans 69% des échantillons d’urine de leurs enfants.
A chaque fois que la dose de phtalate mesurée dans l’urine d’une mère correspondait à deux fois la mesure de référence, le développement des poils pubiens chez sa jeune fille arrivait un mois et trois semaines plus tôt que l’âge moyen. De la même façon, à chaque fois que la base de triclosan était doublée, les règles de la jeune fille arrivaient un mois plus tôt que la moyenne. Ce sont notamment les filles dont les mères avaient le plus fort taux de phtalate de diéthyle et de parabens qui présentaient le plus gros risque d’une puberté avancée. En revanche la puberté des jeunes garçons ne semble pas influencée par une exposition à ces substances chimiques.