Dans le cadre d’une actualité brûlante avec notamment le mouvement des gilets jaunes qui se poursuit, le gouvernement a dévoilé mardi la tant attendue PPE – comprenez programmation pluriannuelle de l’énergie – sa feuille de route énergétique pour les dix prochaines années. Loin d’apaiser les débats, cette annonce a déçu de nombreuses ONG et a au contraire ravi l’industrie et les grands groupes de l’énergie.
Présentée le mardi 27 novembre par le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, la PPE a été dévoilée en même temps que la Stratégie nationale bas carbone (SNBC), qui détaille les actions à mener afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Parmi les principaux objectifs annoncés, on retient notamment une réduction de la part du nucléaire dans le mix énergétique (50% d’ici 2035) et l’arrêt de 14 réacteurs de 900 MW. La PPE mise par ailleurs beaucoup sur la production éolienne terrestre (objectif de multiplication par trois en dix ans) et sur la production solaire (multipliée par cinq en dix ans). Le gouvernement se fixe pour objectif de réduire de 40% la consommation d’énergies fossiles en 2030 et de passer à 40% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique d’ici 2030. Seul 10% du gaz consommé devra provenir de sources renouvelables d’ici 2030.
D’après le Réseau Action Climat, qui réunit plusieurs associations impliquées dans la lutte contre les changements climatiques et pour une transition écologique, solidaire et équitable, les objectifs fixés par cette PPE sont bien en-deçà des capacités réelles, et traduisent une politique conservatrice qui préserve le nucléaire en freinant le potentiel des énergies renouvelables.
Le Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) a par ailleurs annoncé dans un communiqué qu’il se saisirait du sujet et rendrait un avis sur la nouvelle PPE d’ici le début de l’année prochaine et en a profité pour rappeler certaines de ses préconisations. « Ce regard porté sur la PPE par l’Assemblée de la société civile organisée prolongera l’avis rendu en 2018 : « Comment accélérer la transition énergétique » sur la mise en œuvre de la Loi relative à la Transition Energétique pour la Croissance Verte (LTECV). Nous nous inscrivons donc dans le bon calendrier en commençant dès aujourd’hui » a indiqué Anne-Marie Ducroux, Présidente de la section environnement du CESE.