Rapport : Les pays du G20 n’agissent pas assez vite contre les énergies fossiles

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L’action climatique est très en retard par rapport aux objectifs fixés dans presque tous les pays du G20, d’après un rapport qui pointe du doigt les contradictions des dirigeants politiques et notamment les subventions de plus en plus importantes accordées aux énergies fossiles. Parmi les nations du G20 (les 20 principales économies mondiales), 15 ont signalé une augmentation de leurs émissions l’année dernière, d’après le bilan dressé par le consortium international Climate Transparency ce mercredi. Ce rapport s’appuie sur les dernières données concernant les progrès réalisés dans le cadre des objectifs de l’accord de Paris sur le climat.

Le rapport montre que 82% de l’énergie dans ces pays du G20 est encore fournie par le charbon, le pétrole et le gaz, et ce notamment grâce à une augmentation d’environ 50% des subventions au cours des dix dernières années. Les nations du G20 ont ainsi dépensé 147 milliards de dollars en subventions en 2016, bien qu’elles aient promis d’abandonner progressivement les énergies fossiles il y a plus de dix ans.

Les gouvernements ont effectivement promis des changements, mais d’après les engagements actuellement pris, le monde s’oriente vers une augmentation moyenne des températures mondiales de 3,2°C, soit plus du double du seuil de 1,5°C fixé comme objectif à Paris et qui selon les scientifiques est le seul qui permettrait de sauver les récifs de corail, l’écosystème Arctique et le bien-être de centaines de millions de personnes à risque.

« Le fossé est encore très important » a déclaré Jan Burck, l’un des auteurs du rapport. « Les pays du G20 ne vont pas assez vite« . En comparant les objectifs et les politiques de différents pays, le rapport montre que seule l’Inde est en bonne voie de rester sous le seuil maximum de 2°C fixé par l’Accord de Paris, tandis que la plupart des autres pays du G20 tels que la Russie, l’Arabie Saoudite et la Turquie, entraineraient le monde vers une augmentation de 4°C s’ils continuaient sur leur lancée.

La Chine, le plus gros émetteur mondial, a stabilisé ses émissions de dioxyde de carbone ces dernières années en réduisant sa dépendance au charbon, mais cette tendance positive a pris fin l’année dernière. L’Indonésie, le Brésil et l’Argentine avaient promis de réduire la déforestation mais le taux mondial de destruction des forêts ne semble pas s’inverser.

La Grande-Bretagne a fait la transition la plus rapide, avec un déclin de 7,7% de sa consommation d’énergies fossiles entre 2012 et 2015, mais le rapport prévient que cette tendance pourrait ralentir dans les années à venir du fait que le gouvernement a réduit son soutien aux énergies renouvelables en supprimant un certain nombre de mesures qu’il avait mises en place.

Les auteurs du rapport indiquent notamment qu’il y a trop de pressions politiques dans ces pays de la part des lobbys du pétrole, du charbon et du gaz, et que cela nuit à l’efficacité des actions pour le climat. « Il y a un combat important de l’industrie du pétrole face aux énergies renouvelables » a déclaré Jan Burck. Ces pressions politiques pourraient bien s’intensifier alors que les gouvernements sont appelés à étendre les réductions d’émissions aux secteurs du transport et de l’agriculture.

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