La climatisation : une fausse bonne idée en période de canicule

 » La climatisation : une fausse bonne idée en période de canicule

En cette période de canicule qui s’est installée presque partout en France, il est très tentant d’investir dans une climatisation ou de pousser à fond cette dernière au bureau ou dans les grandes surfaces. Pourtant c’est une fausse bonne idée : paradoxalement, si elle produit du froid, la climatisation réchauffe la planète en consommant de l’énergie à l’excès et en rejetant de grandes quantités de gaz à effet de serre.

Ainsi, alors qu’on installe de plus en plus de climatiseurs dans les maisons, les entreprises et les commerces (on en compte 1,6 milliard dans le monde, dont la moitié aux États-Unis et en Chine), la facture électrique augmente : aujourd’hui il faut plus de 2 000 térawattheures d’électricité par an pour les alimenter, c’est-à-dire quatre fois la consommation annuelle d’électricité en France. D’après un rapport publié par l’Agence internationale de l’énergie au printemps et intitulé « L’avenir du refroidissement« , les émissions de dioxyde de carbone (CO2) générées par la climatisation pourraient être multipliées par deux d’ici 2050 par rapport au niveau de 2016.

Alors quelles alternatives à la climatisation dans ces périodes de canicule qui devraient être de plus en plus fréquentes ? Plusieurs alternatives sont possibles aujourd’hui, pour tous les budgets ! Pour les plus fortunés, pompes à chaleur ou climatisation solaire sont des technologies intéressantes à mettre en place, qui ont un impact écologique beaucoup moins important. Bien sûr, les maisons bioclimatiques -qui sont « réglées » dès la conception pour afficher une température agréable en consommant le moins possible d’énergie en toute saison- sont encore le must. Plus économique, la végétalisation et la plantation d’arbres dans les quartiers où le béton domine largement sont aussi des mesures intéressantes. Les plantes ont en effet un rôle de régulateur en offrant de l’ombre souvent trop rare et aussi en restituant l’eau puisée dans les sols sous forme de vapeur dans l’air.

Enfin, on peut citer le projet « White Roof Project » expérimenté notamment à New York et qui semblent présenter des résultats déjà très intéressants : l’idée est simple, il s’agit de peindre les toits d’immeuble en blanc afin de réfléchir la lumière du soleil. Cela permettrait de faire baisser la température du bâtiment (lorsqu’il fait 32°C à l’extérieur, la température à la surface d’un immeuble au toit sombre atteint 82°C contre 37°C pour un immeuble au toit blanc) tout en diminuant la facture d’énergie de 40% pour les frais de climatisation.

 

 

Mais difficile de verdir les villes déjà densément urbanisées. Une autre solution vient donc du revêtement. Béton, asphalte et enrobés retiennent la chaleur et empêchent le mercure de redescendre la nuit. Contrairement au bois ou aux pavés de couleur claire. Le phénomène est amplifié dans les rues étroites aux bâtiments hauts : elles forment un tunnel qui piège la chaleur.

À New York, le « white roof project » a lancé une idée toute simple, peu onéreuse et diablement efficace : repeindre les toits terrasse en blanc, car le blanc réfléchit la lumière. Résultat : une baisse de 10 degrés dans les immeubles concernés. Même efficacité à Los Angeles où des tronçons ont été recouverts d’un matériau blanc réfléchissant. Sur la Jordan Avenue par exemple, l’un des îlots urbains les plus chauds de la ville, 10 degrés ont été gagnés au sol. Paris suit la même voie et compte expérimenter cette année un nouveau bitume antibruit et anti chaleur sur trois axes passants.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.