Alors que les grosses chaleurs de ces dernières semaines entraînent inévitablement des pics de pollution importants, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) a publié cette semaine un rapport révélant » l’insuffisance de données disponibles attestant d’un bénéfice pour la santé » des masques dits anti-pollution.
C’est suite à l’engouement des fabricants et des usagers pour ce nouvel accessoire à la mode, le masque anti-pollution qui se décline en diverses versions, couleurs, etc. que l’Anses a étudié leur intérêt réel pour la santé afin de savoir s’ils parvenaient réellement à filtrer les particules fines et à protéger les personnes équipées. L’Agence a été saisie en 2015 et a rendu sa copie cette semaine avec un verdict cinglant : « l’Agence ne recommande pas aux pouvoirs publics d’encourager le port de tels dispositifs. »
En effet, si ces masques peuvent être considérés comme efficaces lorsqu’ils sont testés en laboratoire, cette efficacité peut être considérablement altérée « en conditions réelles d’utilisation par la population« . « En effet, l’efficacité diminue du fait d’un mauvais ajustement au visage, du manque d’entretien du masque, de l’absence d’information et de formation de l’utilisateur, d’une activité physique intense, etc. Si ces écarts peuvent être plus ou moins maîtrisés en milieu professionnel grâce à la formation aux gestes d’hygiène et de sécurité, cette maîtrise n’est pas garantie pour le grand public« .
Ainsi conclut le rapport : « L’expertise conclut à l’insuffisance de données disponibles, notamment en conditions réelles d’utilisation, pour attester d’un bénéfice sanitaire lié au port de masques dits « antipollution » par le grand public. En outre, le port d’un masque dit « antipollution » peut donner un faux sentiment de protection à son utilisateur et entrainer des comportements conduisant éventuellement à une surexposition aux polluants dans l’air. »