La quantité d’énergie nécessaire pour « extraire » un dollars de bitcoin est plus du double de celle nécessaire pour extraire la même valeur de cuivre, d’or ou de platine, d’après deux études publiées récemment, suggérant que le travail virtuel à la base du bitcoin, d’Ethereum et de projets similaires, nécessite en fait bien plus d’énergie réelle que ce que l’on pourrait penser.
Une valeur d’un dollars en bitcoin nécessite environ 17 mégajoules d’énergie, d’après les chercheurs de l‘Institut Oak Ridge à Cincinnati, dans l’Ohio, par rapport à 4, 5 et 7 mégajoules respectivement pour extraire du cuivre, de l’or et du platine. Cette étude est la première à s’intéresser à ce type de relation. « La comparaison est faite pour quantifier et contextualiser la demande énergétique décentralisée qu’exige l’exploitation de ces crypto-monnaies« , écrivent les auteurs, « et encourager le débat sur le point de savoir si ces demandes énergétiques sont à la fois durables et appropriées compte tenu du produit résultant d’une consommation d’énergie relativement similaire (lorsque normalisée par le prix du marché) ».
On estime que la consommation énergétique liée au bitcoin est de 58 milliards de kilowattheures par an, soit l’équivalent de la consommation d’un pays comme l’Autriche.
D’après une autre étude, publiée par des chercheurs de l’université d’Hawaï, l’utilisation du bitcoin aurait été à l’origine de 69 millions de tonnes de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphérique en 2017. On peut donc facilement conjecturer que l’augmentation prévue de ce type de cryptomonnaie pourrait avoir des conséquences catastrophiques sur le réchauffement climatique mondial. D’après l’étude, si cette utilisation s’intensifie, il faudra 16 ans pour que les températures mondiales dépassent le seuil tant craint des 2°C d’augmentation.