Les constructeurs automobiles manipuleraient à nouveau des contrôles de pollution de l’Union Européenne, d’après un rapport de la Commission Européenne qui les soupçonnent de « gonfler » les niveaux d’émissions de leurs véhicules pour se conformer à de nouvelles normes mises en place afin d’éviter une répétition du scandale du Dieselgate.
Les nouveaux tests de l’Union Européenne visent à mieux mesurer les émissions des véhicules en conditions de route, alors que la tricherie mise en place par Volkswagen n’était en fait qu’une petite partie d’un effort beaucoup plus large visant à manipuler les tests en laboratoire pour montrer une pollution moins importante que ce que les véhicules n’émettaient en réalité en conditions réelles.
Volkswagen avait fini par avouer en 2015 avoir masqué les gaz d’échappement réels au moyen d’un logiciel développé spécialement et ce pour 11 millions de véhicules diesel dans le monde entier – la majorité d’entre eux en Europe. Cela avait incité les régulateurs européens à durcir les règles en matière d’émissions de polluants par les véhicules automobiles.
La Commission Européenne a proposé en novembre une réduction de 30% des émissions moyennes de CO2 de la flotte automobile d’ici 2030 par rapport au niveau de 2021 et un objectif intermédiaire d’une diminution de 15% en 2025″.
Cependant, les régulateurs européens ont prévenu du « risque évident » que les constructeurs automobiles « feront augmenter de manière artificielle » leurs émissions dans le cadre du nouveau test harmonisé au niveau mondial appelé « WLPT » (Worldwide Harmonised Light Vehicle Test Procedure) en 2020 – l’année de référence pour les futurs objectifs climatiques.
« En conséquence, les objectifs pour 2025 et 2030 seront fragilisés du fait d’un point de départ « gonflé » en 2021 » d’après ce qu’a indiqué le Centre Commun de Recherche (JRC) dans une étude publiée le 18 juillet et basée sur 114 bases de données. « Cela réduirait de facto le niveau d’ambition de la proposition« .
Les constructeurs automobiles auraient ainsi déclaré des émissions jusqu’à 13% supérieures (et 4,5% supérieures en moyenne) que les émissions réellement mesurées, d’après le JRC. Les chiffres publiés par les constructeurs automobiles pour les tests WLTP étaient également systématiquement 4% plus bas que dans le cadre des anciens tests en laboratoire.