La police de la Nouvelle Zélande a déclaré mardi qu’elle lançait une enquête criminelle après l’éruption volcanique qui a eu lieu sur une île touristique du pays lundi, et qui a tué au moins 5 personnes, blessé une trentaine et fait 8 disparus, aujourd’hui présumés morts.
La Premier Ministre de Nouvelle Zélande, Jacinda Ardern, a déclaré que des vols de reconnaissance ne montraient aucun signe de vie sur White Island, l’île où l’éruption s’est produite. La plupart des personnes qui étaient présentes sur l’île au moment de l’éruption étaient des touristes.
« L’ampleur de cette tragédie est dévastatrice » a déclaré Jacinda Ardern au Parlement. « Nous partageons la peine et la tristesse de ceux qui ont perdu quelqu’un de leur famille et de leurs amis, et nous sommes dévastés« .
La police a déclaré que 47 personnes étaient sur l’île au moment de l’éruption – 24 australiens, 9 américains, 5 néo-zélandais, 4 allemands, 2 chinois, 2 britanniques et 1 malaisien.
« Je pense avec une quasi certitude que personne n’a survécu sur l’île » a déclaré un responsable de la police John Tims, en parlant des huit personnes toujours portées disparues ce lundi.
Des personnes blessées, au moins 27 sont brûlées à 71% et certaines pourraient succomber suite à leurs blessures, d’après Peter Watson, responsable médical du gouvernement.
Une caméra du cratère de l’agence géologique de la Nouvelle Zélande, GeoNet, montre un groupe de personnes s’éloignant du bord du cratère une minute seulement avant l’éruption. D’autres images montrent l’explosion qui s’est traduite par une nuage de cendres propulsé à 3 658 m au-dessus du sol.
« On sait maintenant qu’il y avait deux groupes sur l’île – ceux qui ont pu être évacués et ceux qui étaient proches de l’éruption » a déclaré Jacinda Ardern lors d’une conférence de presse lundi. Elle a également salué le courage des pilotes de quatre hélicoptères qui ont atteri sur White Island juste après l’éruption pour récupérer les survivants.
« Dans leurs efforts pour évacuer les personnes de l’île, ces pilotes ont pris une décision incroyablement courageuse dans des circonstances extrêmement dangereuses« .
Depuis, les sauveteurs n’ont pas pu accéder à l’île, qui est couverte de cendres.
‘Whakaari’, comme il est appelé en langue Maori, est le volcan le plus actif de la Nouvelle Zélande. Près de 70% de l’île est sous la mer.
Ray Cas, un professeur émérite de l’Université de Monash, a déclaré que l’île « était une catastrophe en devenir depuis de nombreuses années ».
« Je m’y suis rendu deux fois, j’ai toujours pensé que c’était bien trop dangereux de laisser les groupes de touristes visiter quotidiennement cette île inhabitée par bateau et en hélicoptère » a déclaré Ray Cas.
GeoNet avait levé le niveau d’alerte à l’éruption en novembre à cause d’une augmentation de l’activité volcanique. La dernière éruption mortelle avait eu lieu en 1914. Une courte éruption avait eu lieu en avril 2016.
Pourtant, près de 10 000 visiteurs se rendaient chaque année sur l’île.