L’objectif souhaité par plusieurs pays de l’Union Européenne de viser la neutralité carbone d’ici 2050 a finalement été évoqué dans une note de bas de page dans le rapport d’un sommet européen, à cause d’une résistance vive de la part de la Pologne, de la République Tchèque et de la Hongrie.
La France et l’Allemagne ont mené les efforts pour que les 28 membres de l’Union Européenne montrent l’exemple en adoptant un nouvel objectif climatique ambitieux avant un sommet de l’ONU sur le climat en Septembre auquel le président américain Donald Trump ne participera pas.
Mais l’unanimité était nécessaire et tous les efforts de persuasion ont été vains à apaiser les craintes des pays du centre et de l’est de l’Europe dont l’Estonie, qui s’inquiètent qu’un tel objectif ne nuise à leurs économies dépendantes de l’énergie nucléaire et du charbon.
Les dirigeants de l’Union Européenne ont appelé la Banque d’Investissement Européenne à augmenter les financements pour le climat et ont reconnu les grandes différences dans les réseaux d’énergie sur le continent, mais la Pologne n’a pas changé de position pour autant.
« Nous avons besoin de choses concrètes sur la table » a déclaré le Premier Ministre polonais Mateusz Morawiecki. « Quel argent supplémentaire pourrait être alloué à la Pologne pour que nous ne finissions pas hors jeu ? » a-t-il précisé.
Dans le cadre d’une décision inhabituelle mais qui a cependant envoyé un signal fort aux entreprises, 24 des dirigeants de l’Union Européenne ont choisi de signaler leur soutien à cet objectif çà horizon 2050 dans la note de bas de page suivante dans le communiqué final : « Pour une large majorité d’États membres, la neutralité carbone doit être atteindre d’ici 2050« .
Depuis que le président Emmanuel Macron a lancé en mars dernier l’idée d’instaurer cet objectif pour l’Union Européenne d’absorber autant de dioxyde de carbone qu’elle n’en émet d’ici 2050, aux côtés de trois autres pays, le soutien à cet objectif s’est vite propagé, montrant l’engouement croissante pour la lutte contre le réchauffement climatique.
Pendant le sommet, la Chancelière allemande Angela Merkel a souligné les manifestations de jeunes étudiants ces derniers mois qui ont aidé à faire monter en puissance les partis écologistes aux élections européennes en Mai dernier.
Emmanuel Macron a déclaré après le sommet que le soutien croissant des pays de l’Union Européenne pour l’objectif 2050 -de quatre pays en mars à 24 mardi – montrait la crédibilité de l’engagement de l’Union Européenne avec l’Accord de Paris sur le climat.
« Donc quand nous débattons, quand nous avançons, nous sommes capables d’agrandir le club, nous sommes capables de convaincre, nous sommes capables de progresser » a déclaré Emmanuel Macron.
Le sommet de jeudi était la dernière chance d’adopter cet objectif avant le sommet climatique de l’ONU en Septembre, au cours duquel les négociateurs espèrent obtenir des engagements plus ambitieux de la part des pays pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C par rapport au niveau préindustriel.