Suite à une décision mardi de l’Agence nationale de sécurité alimentaire (Anses), l’époxiconazole, un fongicide fréquemment utilisé par les agriculteurs, devra être retiré du marché d’ici un an, dans la mesure où ce produit peut avoir des effets dangereux sur la santé humaine.
L’époxiconazole, qui serait pulvérisé sur près de 50% des surfaces cultivées en céréales en France et sur 70% des champs de betteraves pour prévenir les attaques potentielles de champignons parasites, sera donc interdit à la commercialisation à partir de mai 2020.
En 2013 déjà, l’Union Européenne avait classé cette substance dans la liste des substances « soumises à exclusion » étant donné les risques avérés pour la santé humaine et l’environnement. L’époxiconazole était aussi depuis lors classé dans la liste des cancérogènes suspectés et serait toxique pour la reproduction humaine. Malgré tout, le fongicide n’était pas encore considéré comme un perturbateur endocrinien.
En 2018, l’Anses a lancé une étude sur cette substance pour déterminer s’il appartenait à cette catégorie de substances. Or, le résultat de l’étude est sans appel : l’époxiconazole « est un perturbateur endocrinien pour l’être humain et les organismes non cibles, et présente un niveau de danger préoccupant pour l’Homme et l’environnement« . Ainsi, selon les experts qui ont mené l’étude, « il existe suffisamment d’éléments pour établir la plausibilité biologique du lien entre l’activité endocrinienne et les effets adverses observés« .
Soixante-seize produits sont concernés par l’interdiction de commercialisation à partir de 2020.
Si les perturbateurs endocriniens sont encore peu connus, on sait cependant qu’ils ont un impact important sur la santé et notamment sur la fertilité, la croissance, le comportement et même sur les cancers. Ils sont présents dans de nombreux produits de consommation courante tels que les jouets, les tickets de caisse, les plastiques ou encore les produits phytosanitaires.