De nombreuses espèces animales parcourent des distances exceptionnelles chaque année pour se rendre de leur lieu de reproduction à leur lieu d’hivernage. Bien que le changement climatique impacte ces deux milieux, les évaluations d’impact menées jusqu’à présent se concentrent sur les lieux de reproduction et n’ont pas étudié comment les changements environnementaux influencent les migrations dans l’ensemble des régions géographiques ainsi que le cycle annuel de ces espèces.
Dans une nouvelle étude, à l’aide de cartes de répartition géographique, des chercheurs ont quantifié le risque de perte de répartition estivale et hivernale et d’augmentation de la distance de migration pour les oiseaux migrateurs de longue distance. Ils ont inscrit leurs données dans le cadre de plusieurs scénarios de changement climatique et d’utilisation potentielle des terres à horizon 2050.
Ainsi, d’après les résultats de cette étude publiée dans le journal Nature Climate Change, près de 80% des espèces d’oiseaux migrateurs seront affectés par le changement climatique d’ici 2050. En effet, les oiseaux migrateurs pourraient voir leurs populations estivales ou hivernales réduites de plus de 10%, ou voir leur trajectoire de migration rallongée de 10% mais pourraient aussi arriver trop tôt ou trop tard sur leur lieu de nidification, impactant l’équilibre reproduction/pic de nourriture. Sans oublier la dégradation des habitats naturels de ces espèces qui pourraient aussi avoir des conséquences désastreuses. Près de 715 espèces ont été documentées.
Ces résultats semblent confirmer une tendance déjà en cours actuellement. En effet, au niveau mondial, on constate que près de 50% des populations d’oiseaux migrateurs ont enregistré un déclin de leur population depuis 30 ans, d’après Damaris Zurell, géo-écologue à l’université Humboldt de Berlin.